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Le premier d'entre eux est né en 1928 lorsque la FIFA décida qu'elle en aurait besoin pour récompenser le vainqueur de la première Coupe du monde programmée deux ans plus tard en Uruguay.
Elle choisit alors le sculpteur français Abel Lafleur. Ce dernier concevra une statuette baptisée "Déesse de la Victoire". Elle représente une déesse ailée qui brandit au-dessus de sa tête une coupe octogonale. Haut de 35 centimètres de haut, cet objet pesant 3,8 kilos est en argent massif plaqué or avec un socle en lapis-lazuli.
L'Uruguay en fut donc le premier récipiendaire en 1930, puis l'Italie en 1934 et en 1938. Survient alors la Seconde guerre mondiale. Prudent, le vice-président de la FIFA, Ottorino Barassi, la place dans une boîte à chaussure et cache le tout sous son lit pendant la durée du conflit...
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En 1946, la FIFA décide de la baptiser "Coupe Jules-Rimet" en l'honneur de son président d'alors, le Français Jules Rimet (1921-1954). La Coupe du monde reprend enfin en 1950 et le trophée vit des jours heureux jusqu'en 1966, quand on le dérobe à Londres juste avant le début du Mondial anglais!
Ce vol déclenche une vaste opération de recherche dans tout le pays. Une semaine plus tard, un modeste marin d'une barge sur la Tamise, David Corbett, quitte son appartement du sud londonien pour passer un coup de fil, accompagné de son chien de deux ans, Pickles. Soudain, ce dernier renifle un paquet sous une haie.
"C'est mon chien qui a attiré mon attention", a raconté Corbett en 1990. "L'objet était soigneusement emballé dans du papier journal. J'ai vu que c'était une sorte de statuette. J'ai enlevé le bas de l'emballage et j'ai commencé à voir sur le socle les noms de l'Allemagne, de l'Uruguay, du Brésil. Etant un fan de football, j'ai compris qu'elle avait été volée. J'ai alors foncé au commissariat".
Corbett devait recevoir une récompense de 3.000 livres sterling et son chien Pickles fut une vedette nationale jusqu'à sa mort en 1973.
Après la victoire anglaise en 1966, c'est le Brésil qui décrocha pour la troisième fois le titre suprême en 1970. La FIFA décide alors de lui donner définitivement la statuette, avant de lancer un concours pour créer un nouveau trophée qui remplacera la "Coupe Jules-Rimet".
Mais bien que remplacée par la "Coupe du monde FIFA", la vieille Coupe Jules-Rimet n'a pas connu une retraite heureuse au Brésil. Le 19 décembre 1983, des hommes encagoulés pénétrèrent en effet dans les locaux de la Confédération brésilienne de football (CBF) à Rio de Janeiro, ligotèrent le veilleur de nuit et firent main basse sur la statuette.
Le grand Pelé ayant réclamé son retour, la police carioca apprenait qu'elle avait été fondue pour son or dans les favelas. Trois Brésiliens et un Argentin furent brièvement interpellés. Ils furent ensuite condamnés par contumace.
La FIFA ayant donné son accord, la CBF put faire fabriquer une nouvelle statuette en 1984. C'est à l'atelier Wilhelm Geist et fils, à Hanau en Allemagne, qu'en revint l'honneur. Plus légère que son aînée, la "Jules-Rimet II" ne pèse que 1,8 kilo. En or pur et toujours dotée d'un socle en lapis-lazuli, elle fut remise au président brésilien, le général Joao Baptista Figueiredo.
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